jeudi 8 février 2007

Présentation et Projet du Blog

Bienvenue sur le Blog de Bertrand Delcour "Redux".
C'est réellement une "re-composition" de l'Auteur sus-nommé qui va s'effectuer ici. J'ai publié, au XXe Siècle, une douzaine de livres, dont des polars, des récits, des romans noirs et un Erotique assez poussé.
Tout ceci entre 1988 et 2000. J'ai pu signer également dans divers Recueils des Nouvelles -environs 15 - et en Revues (Technikart, Inrockuptibles, Newlook) également. Enfin j'ai posfacé le roman "Falkenstein" de Tristan Ranx, parce qu'il m'avait réellement envouté. Et puis, j'ai naturellement publié nombre d'articles en revues, des critiques littéraires, musicales etc, &c.
Voilà pour le passé. Et maintenant, voici : Nous sommes au XXIe Siècle, j'ai 45 ans, j'ai cessé totalement d'écrire à la fin de l'année 2000 et ce, pour d'excellentes execrables raisons : Il fallait traverser une sorte d'Enfer duquel a priori je ne devais sortir vivant.
J'en suis cependant sorti, bien pantelant et tout "concassé de l'intérieur". J'ai fait ma petite expérience du "malheur mou, du malheur bête" comme écrivait Hyvernaud. Nous n'en avons pas fini avec cette "Conscience Malheureuse", que nous ne choisissons pas, mais qui s'impose tragiquement à nous, et face à quoi tels qu'en nous même la déréliction nous change.
Je n'ai pas été déporté, je n'ai pas été prisonnier d'Oflag, je n'ai rien vécu d'objectivement atroce, dantesque ou scandalisant. Simplement j'ai sombré dans le désespoir absolu, d'un coup, net, frappé comme par Apollon -aurait dit Hölderlin. Mais je ne suis pas Hölderlin, et c'est tant mieux, ou tant pis.
Ce XXIe Siècle qui commence avec tant de peines, d'apories, de deshérence, il est comme frappé de nullité pour ce qui est d'une Littérature qui lui soit valide. Là, tout reste à inventer. J'ai pressenti de nouvelles formes en l'autre fin-de-siècle : on pourra se reporter à mon récit : "Pourquoi nous sommes morts" qui ouvrait sur un style neuf, hésitant certes, un peu court, mais les manipulations étaient pesantes en un temps où déjà tous s'anéantissait.
Depuis 1995, date de la publication de ce livre, les faits on assez vérifié mes pronostics. Tout comme, en 1997, avec "Les Abois", j'anticipais sur les Emeutes de novembre 2005. C'est un malheur que d'y voir clair en un temps si troublé.
Je ne dirai pas moi aussi certes que "le malheur des temps va m'obliger une fois de plus à écrire &c. &c."; mais je le pense du moins presque tout-à-fait. Ce qui demeure à vif dans la Littérature est bien rare désormais. Pourtant, il faut perséverer dans ces démarches incertaines et pénibles : on en sort pas; et si l'on se met à faire le mort -grève stupide de l'Ecrit- la souffrance est trop écrasante pour que cette fausse-position aille au delà de quelques années bien misérables. Ainsi de 2001 à 2006, j'ai "masqué". Quelle dérision !
Voici que je démasque. REDUX, donc. Joli mot, Osiris aimerait. Mais quelle Isis à rassemblé mes membres épars sinon toujours la même Eurydice qui nous entraîne au-delà de toutes mesures humaines, vers cet aspect de l'Enfer qui se nomme la Poésie, que d'autres appèlent "le style" et qui, enfin, détermine la saveur d'une Epoque, lui donne sa (dé)mesure, tracent son contour, comme à la craie blanche autour d'un cadavre.
Voici l'Oeuvre. Et il s'agit de la constituer libre. Dans ce BloG, vous pourrez voir au fur et à mesure se construire l'Espace d'un Livre en "temps réel". Sorte de Potlatch; peut-être un des traits nouveaux du XXIe Siècle, si l'on veut bien considérer le "phénomène BloG" comme quelque chose qui puisse sérieusement servir à relancer tous ces réflexes que par ailleurs le Spectacle s'applique intensément à neutraliser. Un Bien jaillirait-il d'un Mal ? Et après tout, et de toute façon, il importe peu qu'une telle démarche frôle le loufoque. Je crois qu'à partir du moment où, elle aussi, parallèlement à tant d'autres choses, existe, il lui est loisible d'aller aussi loin qu'elle le pourra. Pratique expérimentale. Rééducation du Réflexe scripturaire. Une bonne chose. Tout ce qui peut rendre meilleur est justifié.
Concrètement, vous trouverez, sur cettuy mien Blog, deux fois par semaine, environ 4 feuillets d'escriptz qui défileront ainsi régulièrement et en primeur pour vous, constituant au fur et à mesure la narration d'un Récit qui tiendra du Journal, de l'Observation des choses communes, de l'analyse des Evènements socio-historiques, de Réflexions sur la pratique de l'art (encore possible ?), d'Interprétation de certains auteurs, et puis il y aura des signes, des signaux, des détails, tout ce qui s'oublie, à tort, et fait terriblement sens pourtant.
A terme, quand j'estimerai en avoir fini avec la Veine ouverte ici, naturellement je refermerai la "parenthèse" laquelle se finalisera en un livre d'encre et de papier, que vous pourrez acheter en librairie je suppose. Cependant, il sera un peu différent de celui que vous aurez découvert au fur et à mesure sur ce BloG. Ici, se tient le pré-texte; ici se constitue l'ossature. C'est déjà bien d'avoir les os. Pour la peau, le reste, peut-être 40 à 50 % de Modifications auront été effectués entre le récit blogué et le récit publié. De sorte que vous aurez deux livres.
Les idées s'améliorent. Le Web y participe. Il est temps d'utiliser cette haute-technologie comme des individus pour qui elle n'est qu'un moyen de plus de faire avancer l'esprit aux dépens de la tendance cybernétique du "ou bien...ou bien..." binaire.
Bipèdes et binaires; c'est un peu trop. Il faut multiplier les outils, non pas pour faire marcher les outilleurs, mais afin que ces outils nous délivrent de la matière, de la marchandise morte.
Faites passer : ce Blog va déterminer un cheminement d'écriture original : J'écrirai, sans doute, un peu comme à l'ordinaire, mais j'essaierai le plus possible d'intégrer la spécificité de ce médium, de cet outillage assez neuf, dans le champ même de mon approche de l'Esprit du Texte et de sa Production.
Portez vous bien.
Bertrand Delcour./:

1 commentaire:

Alvérat Deloin a dit…

Simultanément, notre époque a posé la question du sérieux de l'Internationale situationniste et y a répondu.
Cette question méritait-elle d'être posée ?
Pour une partie des situationnistes, des pro-situ, des post-situ et des lecteurs, le sérieux de l'entreprise situationniste est indiscutable. Or, la question mérite justement d'être posée parce qu'une autre partie des situationnistes, pro-situ, post-situ et lecteurs est à classer dans cette catégorie méprisable du "situationnisme potache" (et non pas potlatch !).
C'est donc merveille de l'esprit du monde que notre époque révèle cette dualité désavouée - dans et par même le debordisme orthodoxe.
D'un côté il y a ceux qui ont pris au mot les mots de l'i.s. ; et ceux-là ne se sont généralement pas réclamés du fumeux dépassement de l'i.s. Il est plutôt recommandé dans cette sorte d'entreprise, de comprendre le monde, de constater ses changements et, bien sûr, de ne pas avoir égaré la motivation essentielle, la négation du monde (au contraire du Debord de la fin des années 80 qui proclame à qui veut l'entendre que le négatif se situe dans son nombril).
De l'autre côté de la frontière, pas aussi tranchée et moins encore tranchante, on trouve cette somme de l'inconséquence présentée dans le livre de photos improprement intitulé "l'Insurrection situationniste", de l'arriviste bobo Laurent Chollet - où l'on ne doit pas s'étonner de découvrir la "part situationniste" de "Charlie-Hebdo", des New-York Dolls, ou des homosexuels, pour ne citer qu'eux.
Dans un mouvement inverse, c'est l'inqualifiable histrion Christophe Bourseiller qui doit attendre le refroidissement des cendres de Guy Debord pour en devenir le douteux biographe.
À la gauche de ces charognards arrivistes, il y a ces post-situ qui n'ont eut de cesse de réclamer la nécessité du dépassement de l'i.s. - aujourd'hui encore ! Ce sont les mêmes qui butent contre ce soi-disant caractère indépassable du situationnisme, défaut qui vient très à-propos excuser leurs carences intellectuelles. Afin d'y remédier, nombre d'entre eux ont recouru à la pratique du détournement.
Et il est dommage que Debord ne se soit pas attaqué plus radicalement à ce concept qui est devenu fourre-tout, des happenings aux Guignols de l'info.
Dans cette énumération, on n'aura pas de mal à classer le livre "Blocus Solus" ailleurs que dans la troisième catégorie qui est la vraie "rubrique à brac", où se mèlent la Pucelle (au sens Jeanne d'Arc) Dantec, Houelleberque ("Mon curé chez les pédophiles"), où Delcour, qui pense flatter des "grands" en les citant comme pairs, peut-être pour récupérer avec les néo-fascistes de la rive-gauche, le crédit qu'il a perdu chez les gaucho-situ de le même rive.
Il FALLAIT choisir, Monsieur Delcour :
la littérature ou le négatif. Vous salissez ce dont vous parlez. Peut importe s'il s'agit de cet insignifiant JP Manchette ; mais cessez de parler d'émeutes, d'insurrection, bref, de ce que vous ne comprendrez jamais ; puisque vous n'avez encore rien compris du négatif.
Vous êtes un littéraire, on vous 'accorde.
Oubliez Debord et l'I.s., oubliez le négatif, oubliez la critique de ce monde que vous n'avez jamais envisagé que littérairement.
Le négatif prend la rue ; vous, êtes à la FNAC.
A.Deloin